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Module pédagogique et professionnel 3

Les simulations en science politique : histoire d’une innovation et étude de ses enjeux pédagogiques
Models & serious games in political science : a historical and pedagogical overview

Responsables

Adrien FAUVE (Sciences Po / CERI) adrien.fauve@sciences-po.org
Philippe PERCHOC (Université Catholique de Louvain / CECRI) philippe.perchoc@uclouvain.be

Présentation scientifique Dates des sessions Programme Résumés Participants

 

Présentation scientifique

Les simulations ou real games font aujourd’hui florès dans les cursus de science politique et les formations aux affaires publiques nationales, européennes et internationales. Parfois considérées comme anecdotiques, car souvent extra-curriculaires, elles semblent être devenues un complément intéressant aux traditionnels cours magistraux et TD. En effet, elles sont un moyen stimulant d’enseigner la discipline et donnent l’occasion aux étudiants de faire l’expérience personnelle de la validité des concepts et cadres d’analyse abordés en cours.

Si les simulations sont une mise en pratique des savoirs acquis, elles ménagent aussi une place à l’initiative étudiante, permettent un usage accru des NTIC et autorisent la créativité pédagogique expérimentale.

Elles éclairent également l’action ultérieure des participants. Ainsi, en ayant intimement pris conscience des déterminants anthropologiques ou psycho-sociaux de leurs actes, les étudiants sont incités à interroger les finalités de leur action politique, économique ou sociale future, à la manière d’un Pierre Favre qui, dans Comprendre le monde pour le changer, revient sur les rapports entre connaissance scientifique et éthique de l’action.  

Ces « jeux de rôle sérieux » connaissent désormais une large diffusion en France et dans les établissements francophones (Paris III, IEP de Grenoble et Paris, ENSA Cluny, Cergy-Pontoise, ENA, Collège de Bruges, UQAM). Ils se présentent sous des formats variés (sur une journée, à huis clos sur une semaine, sur un semestre) et ne se limitent plus au Conseil de Sécurité, simulé par le Model United Nations, archétype du genre.

Or, bien qu’elles semblent au premier abord l’apanage des relations internationales, les simulations sont en réalités plus diverses que jamais : elles s’intéressent à l’urgence dans l’action publique (cas du préfet face à l’explosion d’une usine pétro-chimique en 1e année de l’ENA), au processus législatif (auditons et « navette » parlementaires à l’IEP de Grenoble avec Christophe Bouillaud), à la délibération publique (compromis sur les notes à l’IEP de Bordeaux puis de Grenoble par Raul Magni-Berton), aux conflits armés (la cas « Darbek vs. Norket » d’Alain Lampereur et Aurélien Colson à l’ESSEC), au changement climatique (réplique de la conférence de Copenhague à SciencesPo sous l’impulsion de Bruno Latour)…

De même, les écoles de commerce ou d’ingénieurs utilisent également cet outil pédagogique en mettant leurs étudiants en position de gérer un portefeuille de titres fictifs, mais dont les valeurs suivent le cours réel des marchés financiers.

En outre, on retrouve cet accent porté sur la mise en pratique des connaissances livresques dans d’autres disciplines universitaires, en particulier, sous des degrés divers, dans les études juridiques. En effet, les traditionnels « cas pratiques », les concours d’éloquences, les moot courts et mock trials sont des exercices très répandus dans les facultés de droit, où la science politique, dès son origine, est enseignée aux étudiants.

Ainsi, la science politique et le droit ont en partage un certain nombre de procédés pédagogiques et professionnalisants. Il suffit de songer aux leçons blanches d’agrégation pour s’en convaincre : en droit comme en science politique, les candidats s’exercent dans des conditions les plus proches possibles des épreuves réelles, pour être fins prêts.

Tout à la fois outil pédagogique fécond et pratique professionnalisante commode, les simulations sont en quelque sorte une innovation fondée sur des principes aussi anciens que le spoudazei païdzôn socratique (être sérieux quand on plaisante) où l’aspect ludique est au service d’une didactique mûrement réfléchie. Et leur usage demande à être précisé. C’est pourquoi, dans le sillage tracé par le MPP de 2011, notre séance se donne un triple objectif :

1)     Evaluer l’apport didactique des simulations à l’enseignement de la science politique

On se propose ici de recenser les initiatives existantes et d’en dresser une typologique. Ce faisant, l’accent sera porté sur la dimension pédagogique et les circonstances concrètes de chaque simulation présentées par ses organisateurs. Avec le souci de mettre en avant l’intérêt que constituent ces expériences pour l’enseignement de la discipline, en fonction de la place qu’elles occupent dans les différents cursus.

2)    Appréhender leur impact sur la professionnalisation des étudiants

Dans quelle mesure les simulations permettent-elles aux étudiants de confronter les connaissances acquises (savoirs, savoir-faire et savoir-être) aux réalités quotidiennes et complexes du milieu professionnel auquel ils se destinent ? Comment utilisent-ils ces compétences pour chercher un emploi ?

3)    Les envisager comme objet d’étude en retraçant la genèse et la diffusion de ce modus operandi

Sélectionner des études de cas permettrait d’adopter un regard historique. On pourrait ainsi étudier l’ancrage des simulations dans la culture pédagogique des établissements, tout en interrogeant leurs modes de circulation. Enfin, les impacts sur la socialisation aux fonctions dirigeantes pourraient être analysés en dernière instance, puisque l’initiation collective aux métiers exercés plus tard pourrait être abordée comme une accumulation de capital social. Par exemple, une étudiante ayant participé à une simulation sur la PAC se découvre un intérêt pour le domaine, puis trouve un stage en valorisant son expérience, fait carrière dans le lobbying agricole et soutient ce type de mise en situation dans un établissement où elle intervient en qualité de vacataire, suscitant elle-même des vocations…


Real games are now widely used in courses of political science or in public affairs trainings at the national, European and international levels. Sometimes considered anecdotal because of their extra-curricular nature, they seem to become an attractive complement to traditional lectures and tutorials. Indeed, they are an exciting way to teach discipline and provide an opportunity for students to personally experience the validity of concepts and analytical frameworks discussed in class.

These serious games are now widely known in France and the French speaking academic institutions (Paris III, IEP Grenoble and Paris, ENSA Cluny, Cergy-Pontoise, ENA, College of Bruges, UQAM). They come in a variety of formats (over one day, closed over a week, a semester) and are no longer limited to the Security Council, simulated by the Model United Nations, the archetype of the genre.

However, although they seem at first the domain of international relations, in reality simulations are more diverse than ever: they are interested in emergency public action, the legislative process, in public deliberation, armed conflict or climate change … Similarly, business and engineering schools also use this educational tool by putting students in a position to manage a portfolio of fictional assets, but whose values ​​follow the actual course of the financial markets. Law departments over Europe also use traditional "case studies", eloquence competitions, moot courts and mock trials exercises. Thus, political science and law have shared a number of pedagogical methods and professionalizing.

Our session will focus on 3 issues:
1) Assess the contribution of educational simulations for teaching political science

2) Understand the impact on the professionalization of students

3) consider as an object of study by tracing the genesis and distribution of this modus operandi

Select case studies will adopt a historical perspective. This could anchor the study of simulations in educational culture institutions, while questioning their circulation patterns. Finally, the impacts on the social management functions could be analysed in the last instance.

 

Bibliographie

MPP « Les simulations pédagogiques », congrès AFSP de 2011 à Strasbourg http://www.afsp.info/congres2011/modules/mpp2.html
FAVRE, Pierre, LEGAVRE, Jean-Baptiste (dir.), Enseigner la science politique, Paris, L’Harmattan, 1998.
LABRANCHE, Stéphane, LAWRENCE, Olivier, Enseigner les sciences sociales. Expériences de pédagogie universitaire, Paris, L’Harmattan, 2004.
AMATO, Etienne Armand, ARIFON, Olivier, « Simulation de négociations diplomatiques, immersion pédagogique et développement de compétences », Négociations, 2005/1. http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=NEG_003_0131

Sites Internet

« La vie à 27 », documentaire relatant la S(t)imulation Conseil Européen 2010 (Paris III Sorbonne Nouvelle, IEP de Paris, ESSEC).
http://www.arte.tv/fr/2436072,CmC=3154336.html

Euréchos, portail de la S(t)imulation Conseil Européen 2010 (Paris III Sorbonne Nouvelle, IEP de Paris, ESSEC) http://www.nouvelle-europe.eu/eurechos/

Sélections nationales et grande finale européenne pour un concours de droit communautaire : “The European Law Moot Court Competition”
http://zealot.mrnet.pt/mootcourt/


Sessions

Les travaux du MPP se dérouleront le :
11 juillet 2013 8h30-10h
Voir planning général...

Lieu : Batiment A (27 rue Saint-Guillaume), amphi Sorel/Beaulieu


Programme

Président de séance : Yves Schemeil (IEP de Grenoble)

Discutant : Guillaume Sacriste (Université Paris I Panthéon Sorbonne)


Résumés des contributions


Participants

DADOUN Armand armand@dadoun.net
FAUVE Adrien  adrien.fauve@sciences-po.org
PERCHOC Philippe philippe.perchoc@uclouvain.be
SACRISTE Guillaume gsacriste@hotmail.fr
SCHEMEIL Yves yves.schemeil@sciencespo-grenoble.fr

 

12ème Congrès de l’AFSP à Paris du 9 au 11 juillet 2013 à Sciences Po

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